Une forêt de souvenirs
Mes souvenirs sont comme une forêt.
Certains sont si profondément enfouis en moi que je peux à peine les atteindre. C’est comme si j’avais osé m’aventurer au cœur même de la forêt. Il me faut parcourir un long chemin pour y parvenir.
D’autres sont comme sa périphérie : facilement accessibles, je les retrouve aussi vite que possible.
Certains souvenirs sont comme les conifères qu’on y trouve. Leurs épines s’enfoncent si profondément en moi qu’elles saignent et font mal.
D’autres poussent comme des champignons : certains sont vénéneux, et j’en ressens douloureusement le retour, d’autres sont comestibles, nourrissants ; ils me redonnent de l’énergie, me régénèrent, me raniment.
Il y a des souvenirs qui sont comme la légère brise que je sens dans le mouvement des feuilles à la cime des arbres. Ils m’apaisent et me motivent à aller de l’avant.
Et puis il y a ces vieux troncs d’arbres pourris qui ont fini leur vie mais qui sont encore là, pour une raison mystérieuse.
Certains de mes souvenir sont comme des bêtes sauvages : ils peuvent me déchirer quand ils le veulent, mais ce sont aussi eux qui me font grandir, m’améliorer, apprendre à chaque contact.
Certains sont joyeux et amusants, comme me le rappelle le chant des oiseaux.
D’autres sont simplement l’air qu’on y respire – c’est la vie, la liberté, le silence, la sérénité loin de la négativité.
J’ai des souvenirs comme ces insectes agaçants qui essaient de me barrer le chemin et qui se collent à mon nez, mes yeux et ma bouche – je veux m’en débarrasser mais je n’y arrive pas du tout.
Et il y en a ceux qui sont comme une forêt rasée au ras du sol : ils sont complètement oubliés, mais c’est ainsi que je veux plus que tout m’en souvenir.
J’ai une forêt de souvenirs et j’ai encore la possibilité de créer ma propre forêt d’instants présents à immortaliser dans ma forêt de souvenirs.
Dois-je continuer ?
Et comment ?
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout et à bientôt !